Portage salarial vs portage entrepreneurial : quelles différences concrètes pour les professionnels indépendants ?

Dans un contexte où l’autonomie professionnelle devient un choix de plus en plus prisé, de nombreuses alternatives à la création d’entreprise voient le jour. Le portage salarial et le portage entrepreneurial figurent parmi les solutions les plus populaires pour exercer une activité indépendante en toute sécurité. Bien qu’ils partagent certains objectifs, leur fonctionnement est différent. 

⚖️ 1. Un cadre juridique distinct

  • Portage salarial : encadré par le Code du travail, il repose sur une relation tripartite entre le salarié porté, l’entreprise cliente et la société de portage. Le professionnel bénéficie du statut de salarié, avec un contrat de travail.

  • Portage entrepreneurial : repose sur un contrat de mandat. Le professionnel conserve son autonomie dans l’organisation de son activité, mais bénéficie du statut d’indépendant(e) assimilé(e) salarié(e) via la société de portage entrepreneurial (comme l’APE). Il n’a pas besoin de créer d’entité juridique, l’agence gère toute la partie administrative, comptable et fiscale.

👤 2. Statut et couverture sociale

  • Portage salarial : permet l’accès à l’ensemble des protections sociales du salarié, y compris l’assurance chômage. Les cotisations sont élevées.

  • Portage entrepreneurial : le professionnel bénéficie du régime général de la Sécurité sociale. Il ne cotise pas à l’assurance chômage, mais garde ses droits antérieurs avec France Travail.

*particularité : un allocataire France Travail cumule son allocation avec sa rémunération en portage entrepreneurial (voir avec l’agence de portage entrepreneurial)

🔓 3. Degré de liberté

  • Portage salarial :

    • Secteurs d’activité parfois restreints

    • Obligation de C.A. minimum tous les mois (voir conditions spécifiques avec la société de portage).

    • Obligation de créer sa société après 3 ans maximum en portage salarial.

  • Portage entrepreneurial :

    • Liberté totale de fixer ses tarifs.

    • Choix des missions, des clients et de son organisation.

    • Accès à un éventail très large d’activités, dont certaines réglementées (hors professions encadrées par un ordre telles que médecins, avocats ou notaires).

    • Aucune limite de chiffre d’affaires annuel.

    • Pas d’obligation de C.A. mensuel.

    • Aucune limite de durée en portage entrepreneurial.

💼 4. Gestion, facturation et rémunération

  • Portage salarial : la société de portage facture, encaisse les paiements, prélève les charges et reverse un salaire net au porté après cotisations. Le porté récupère environ 50 % de son C.A. HT en bulletin de salaire souvent imposable à l’IR.

  • Portage entrepreneurial : le professionnel conserve son autonomie. Le porté (vous) facture ses clients avec le modèle de facture de l’agence, le client du porté règle la facture à l’agence qui transforme ensuite le montant en bulletin de paie. Les frais professionnels sont remboursés, sur justificatifs, à 100 %. Le porté récupère jusqu’à 85 % de son C.A. HT en bulletin de paie, souvent non imposable à l’IR (voir le coef familial).

5. Avantages et inconvénients comparés

Critères

Portage salarial

Portage entrepreneurial

Statut

Salarié(e)

Indépendant(e) Assimilé(e) salarié(e)

Protection sociale

Régime général

Régime général (hors chômage)

Contraintes

Moyennes

Faibles

Activités autorisées

Limitées (Tertiaires, formations, etc..)

Tertiaire et certaines activités réglementées

Niveau de revenus

Environ 50% du C.A H.T

Jusqu’à 85% du C.A. H.T

Fiscalité

Souvent imposables

Souvent non imposables

📝 Conclusion

Le portage salarial s’adresse aux professionnels qui souhaitent une sécurité maximale et un encadrement fort, au prix d’une certaine rigidité.

Le portage entrepreneurial, lui, répond à une volonté d’autonomie accrue, de liberté tarifaire et d’agilité dans l’organisation de son activité, tout en bénéficiant d’un accompagnement administratif.

À l’APE, le portage entrepreneurial permet de bénéficier du régime général sans créer d’entreprise, et sans les contraintes des statuts classiques de l’indépendant.

Cette comparaison permet à chacun de choisir en connaissance de cause le modèle le plus adapté à sa façon d’entreprendre.